Être un couple de parents solo

C’est assez antinomique comme expression, je te l’accorde. Et pourtant, c’est ce qui représente notre couple au Zhom et moi, et la vie de famille que nous menons.

Comme tu le sais (ou pas), nous travaillons tous les deux dans la restauration. Qui plus est dans le même restaurant, et avec chacun des responsabilités en termes de gestion de l’établissement et de management d’équipe (suis assistante de direction et lui manager) (suis le bras droit du boss et le Zhom est mon bras droit à moi) (ouais, je suis son chef, ah ah ! 😜).

Donc nous sommes en temps complet (39h) et notre présence au boulot, à lui ou à moi, est la plupart du temps nécessaire.

Pour faire simple, nous bossons 6 midis sur 7 et il y a 5 soirs par semaine où l’un de nous deux s’occupe seul des enfants pendant que l’autre bosse. Et nous sommes réunis tous les 4 deux soirs par semaine quand tout va bien (pas d’arrêt maladie, de congés, de flemingite aiguë, etc). C’est quand-même une vie de famille un peu spéciale.

Ce n’est pas facile tous les jours lorsque l’on a deux enfants avec 2 ans d’écart seulement. Mais quand on s’en occupe la plupart du temps seul(e), c’est encore moins simple. Et ce ne sont pas les parents solo qui me contrediront !

Mon secret pour m’en sortir tant bien que mal est l’organisation. J’avoue qu’il y a peu de place pour l’imprévu. C’est un timing assez serré qu’on leur impose, mais nous n’avons pas vraiment le choix.

Je ne vous cache pas qu’il y a pas mal de frustration d’un côté comme de l’autre. Il arrive, par périodes, que Canaillou pleure lorsqu’il voit l’un de nous partir travailler le soir. Et il m’arrive moi-même de me sentir frustrée de les quitter alors que nous étions en train de nous amuser ensemble dans la chambre de Crapouillette. Surtout quand il s’agit d’aller servir de vieux grincheux aigris (je caricature à peine…!).

Je ne crois pas que nous serons capables de nous contenter de ce mode de vie pendant des années encore. Nous avons besoin, autant nous que les enfants,

• de plus de temps à 4,
• de pouvoir décider de partir un weekend par ci ou par là quand ça nous prend,
• d’inviter des amis un soir à la maison (ça peut paraître bête mais nous on planifie nos soirées entre amis bien longtemps à l’avance, car nous bossons les weekends !),
• de ne plus nous contenter de 2 semaines en été pour seules vacances communes,
• et tout simplement de gérer le quotidien avec les enfants à deux.

Pour le moment, les vacances de Noël, nous ne les passerons pas ensemble. A l’heure actuelle, Canaillou s’étonne de nous voir réunis les soirs où nous ne travaillons pas: « c’est maman qui travaille ? non ? c’est papa alors ? non ? pourquoi ? ». Aujourd’hui, notre vie ne laisse pas assez de place aux moments de bonheur que l’on pourrait partager avec notre entourage, car chaque fois, l’un de nous deux travaille.

Ce n’est pas une article de complainte que je rédige. Je partage juste un nouveau petit bout de moi avec vous, et vous dévoile un peu plus notre quotidien. Je vous parle de quelque chose qui me pèse très particulierement ces derniers temps.

Je sais qu’il y a pire que nous, bien pire même. Mais cela ne m’empêche pas de penser que nous pourrions leur offrir mieux  et être plus heureux.

Je vous embrasse 😘❤️

🎀 Lilie 🎀

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